L’église était silencieuse, étouffée par la tristesse et les regards baissés. Le cercueil blanc trônait au centre, entouré de fleurs et de murmures. On pleurait Lila, vingt-deux ans, morte « subitement » d’une crise cardiaque, disaient-ils.

Mais son grand-père, Henri, restait debout au fond de la nef. Immobile. Quelque chose, au fond de lui, hurlait que tout cela était faux. Pas Lila. Pas comme ça.
Il s’approcha, lentement, son pas résonnant sur le marbre. Personne ne l’arrêta.
Et c’est là qu’il l’entendit.
Un son faible, étouffé. Un appel, presque animal, venu de l’intérieur du cercueil.
— « Papy… »
Le monde s’arrêta.
Henri, sans un mot, posa ses mains sur le couvercle. Il tremblait, mais ce n’était pas la peur. C’était la certitude. La voix revint, plus forte cette fois.
— « Je suis là ! Sors-moi ! »
Les gens autour crièrent, certains s’enfuirent, d’autres pensèrent à un délire sénile. Mais Henri n’écoutait plus personne. Il ouvrit le cercueil.
Les yeux de Lila s’ouvrirent en grand, pleins de larmes et de vie.
Elle respirait. Faiblement. Mais elle vivait.
L’autopsie n’avait jamais eu lieu. Le certificat avait été signé à la hâte. Trop de questions sans réponses. Et bientôt, la vérité émergea : Lila n’était pas tombée par hasard. Quelqu’un avait voulu sa disparition.
Mais le destin, ou peut-être quelque chose de plus ancien, avait refusé de la laisser partir.
Et ce jour-là, dans cette église figée, une chose devint claire :
Ce n’était pas une fin.
C’était le début d’une vérité bien plus sombre.