Le ciel était couvert, chargé d’un silence pesant. Dans le petit cimetière du village, une centaine de personnes s’étaient rassemblées pour faire leurs adieux à Clara Duval — 32 ans, morte subitement dans son sommeil. Selon les médecins, un arrêt cardiaque. Elle était jeune, en bonne santé, et pourtant… la vie avait semblé s’éteindre en une nuit, sans prévenir.

Le cercueil blanc, recouvert de roses pâles, était prêt à être descendu dans la terre fraîche. Le prêtre prononçait ses mots, la voix grave, tandis que la famille sanglotait doucement. C’est alors que le silence fut brisé.
Un sifflement. Long. Lent. Inquiétant.
Un serpent apparut soudainement sur les dalles froides de pierre. Noir, fin, presque irréel. Il ne rampait pas au hasard. Il se dirigeait droit vers le cercueil.
— « Mon Dieu… », murmura quelqu’un dans la foule.
Le serpent s’enroula autour d’une poignée du cercueil, puis, de façon inexplicable, donna un coup de tête contre le bois. Une fois. Deux fois. Trois fois.
À cet instant précis, un bruit sec fendit l’air. De l’intérieur du cercueil.
TOC.
Puis un autre. Plus fort. TOC TOC.
Le prêtre pâlit. Deux hommes s’élancèrent pour ouvrir le cercueil. Ce qu’ils découvrirent figea le sang de tous les présents.
Clara… avait les yeux ouverts. Elle respirait, haletante. Vivante.
Le médecin légiste, arrivé plus tard, expliqua qu’il s’agissait d’un phénomène rare : une catalepsie profonde, presque indétectable, simulant la mort. Si le serpent n’était pas apparu… elle aurait été enterrée vivante.
Mais le plus étrange restait à venir.
Quand la jeune femme fut sortie et transportée d’urgence, tout le monde voulut voir ce qu’était devenu le serpent. Il avait disparu. Sans laisser la moindre trace. Pas de piste. Rien.
Clara, remise de son expérience, n’a jamais su expliquer ce qu’elle avait « vu » dans ce sommeil entre la vie et la mort. Mais elle portait désormais à son poignet une étrange marque, comme une cicatrice fine et courbée — en forme de serpent.
Et chaque année, le jour de sa “mort”, elle allume une bougie… et la dépose au bord du cimetière. Pour remercier « celui qui l’a réveillée ».