Le chasseur a nourri la louve enceinte et mourante tout l’hiver. Un an plus tard, il entendit quelque chose et cria

Tout l’hiver, le chasseur avait nourri une louve mourante et pleine. Elle venait la nuit, traînant sa carcasse épuisée jusqu’au bord de la clairière, où il déposait en silence des restes de gibier. Il ne tentait pas de l’approcher — elle tremblait, grognait parfois, mais mangeait. Et chaque matin, ses empreintes fondaient dans la neige fraîche.

Puis elle cessa de venir.

Les saisons passèrent.

Un an plus tard, au cœur d’une nuit d’hiver, alors qu’il vérifiait ses pièges, le chasseur s’arrêta net. Entre les arbres, un bruissement. Un souffle. Quelque chose.

Il tendit l’oreille.

Et ce qu’il entendit n’avait rien d’humain.

Un grondement profond. Des pas. Plusieurs.

Une plainte — ou un chant ? — porté par le vent.

Alors il comprit.

Et il hurla.