Quand Julien, 23 ans, a annoncé à ses parents qu’il allait se marier, personne ne s’attendait à ce qu’il dise avec qui. La surprise a laissé place à la stupeur lorsqu’ils ont appris que l’heureuse élue s’appelait Mireille… et qu’elle avait 71 ans.
Certains criaient au scandale, d’autres au coup monté pour un héritage. Mais Julien affirmait que c’était l’amour. Il disait qu’il n’avait jamais rencontré quelqu’un d’aussi cultivé, drôle, attentionné. Mireille, veuve depuis plus de 20 ans, était effectivement une femme d’une élégance rare, passionnée de littérature et pleine d’esprit.

Le mariage s’est déroulé discrètement, presque en secret. Une cérémonie civile, quelques proches, pas de fête somptueuse. Julien était souriant, serein. Mireille, elle, semblait heureuse mais pensive.
La semaine suivante, alors qu’ils prenaient le petit déjeuner dans la maison de campagne de Mireille, celle-ci posa calmement sa tasse, le regarda droit dans les yeux et dit :
— Julien… est-ce que tu m’aimerais toujours si je n’avais plus rien ? Ni maison, ni compte en banque, ni titres de propriété… juste moi, sans tout ça ?
Julien la fixa, un peu décontenancé. Il bafouilla, chercha ses mots. Il n’avait pas prévu cette question. Elle continua :
— Je veux savoir si tu es là pour moi… ou pour ce que j’ai.
Le silence qui suivit dura longtemps. Puis, lentement, Julien se leva, prit sa veste et sortit de la maison sans un mot.
Le lendemain, Mireille contacta son notaire et fit une modification définitive à son testament.
« Si Julien revient, c’est qu’il m’aime. Sinon, qu’il parte avec ses illusions. »
Mais Julien ne revint pas.
Des mois plus tard, elle apprit qu’il s’était fiancé à une autre femme… de son âge, cette fois. Mireille sourit tristement. Elle avait eu sa réponse.
Et dans le calme de son salon, elle écrivit une lettre que personne ne lut jamais, sauf son notaire, le jour où elle partit définitivement :
“L’amour ne se mesure pas aux années, mais à la vérité des intentions. Et parfois, une seule question suffit à tout dévoiler.”