Le ciel était gris, lourd, presque immobile. Ce jour-là, dans un petit cimetière en périphérie de Lyon, le silence n’était troublé que par les pas hésitants des proches venus dire adieu à Clara, une petite fille de 9 ans, emportée trop tôt dans un tragique accident de voiture.
À quelques mètres du cercueil, Héra, un berger allemand à la robe sombre et au regard intense, veillait. Depuis la disparition de Clara, elle n’avait presque plus mangé. Elle ne répondait plus aux appels. Elle attendait. Comme si elle refusait de croire.
Le jour des funérailles, Héra s’était glissée parmi les gens en deuil. Personne n’eut le cœur de la repousser. C’était la chienne de Clara. Elles avaient grandi ensemble, joué dans le jardin, dormi côte à côte. Leur lien était indescriptible.
Quand le cercueil fut posé, Héra s’en approcha doucement… puis s’allongea contre lui, posant la tête sur le bois, comme si elle protégeait encore la petite.
Les minutes passèrent. Personne n’osait la déranger.
Mais c’est lorsque l’un des membres de la famille voulut doucement l’éloigner que quelque chose tomba de sous son ventre. Une petite chose, recouverte de salive.
Un ours en peluche. Usé, recousu à plusieurs endroits. Le jouet préféré de Clara.

Héra l’avait apporté elle-même, glissé sous son corps, comme si elle voulait s’assurer que Clara ne soit pas seule dans son dernier voyage.
Le silence tomba immédiatement. Plus un mot. Même les sanglots s’étaient tus. Il n’y avait que la chienne… l’ours… et le poids immense d’un amour qui dépassait les mots.
Depuis ce jour, une petite plaque a été ajoutée près de la tombe :
« Ici repose Clara. Et tout l’amour qu’un animal peut porter à un enfant. »