L’aéroport Charles-de-Gaulle était, comme à son habitude, en pleine effervescence. Des voyageurs pressés, des valises qui roulent, des appels à l’embarquement. Rien ne laissait présager ce qui allait se produire.
Parmi les agents de sécurité en patrouille, l’un d’eux tenait en laisse un chien d’assistance nommé Tango, un berger belge malinois parfaitement entraîné pour détecter les explosifs et substances interdites.

Tout se passait normalement… jusqu’à ce que Tango s’arrête net.
Il hérissa les poils, poussa un grognement sourd, puis se mit à tirer violemment sur sa laisse en direction d’une poussette laissée près de la porte 42. Une jeune femme, assise non loin, pianotait sur son téléphone, tandis que la poussette semblait contenir un bébé dormant, couvert d’une petite couverture bleue.
Mais Tango ne lâchait pas. Il sauta littéralement sur la poussette, jappa avec insistance, tourna autour et tenta même d’attraper la couverture avec ses crocs.
— Tango, au pied ! cria son maître.
Mais l’animal était en alerte maximale. Quelque chose clochait.
La scène attira l’attention. Plusieurs passagers reculèrent, le personnel de sécurité arriva rapidement sur les lieux.
— Madame, éloignez-vous de la poussette ! ordonna un agent.
La femme, confuse, tenta de protester. Trop tard.
L’un des experts en explosifs s’avança, tira prudemment la couverture… et figea.
Ce n’était pas un bébé.
Sous la couverture se trouvait un mannequin de nourrisson soigneusement conçu, mais bourré de câblages, de composants électroniques et… d’explosifs. Une bombe déguisée. Le dispositif était sophistiqué, doté d’un mécanisme de déclenchement à distance.
Un silence de plomb s’abattit sur la zone.
— Si Tango ne l’avait pas senti… — murmura un policier. — On n’aurait rien vu venir.
La femme fut immédiatement arrêtée. Plus tard, on apprit qu’elle transportait le colis « à son insu » pour une tierce personne. Les enquêtes révélèrent un réseau international utilisant des objets de puériculture pour dissimuler du matériel terroriste.
Mais ce jour-là, aucun civil ne fut blessé. Grâce à un chien.
Aujourd’hui, une plaque est accrochée dans la salle de contrôle de l’aéroport :
« À Tango, dont l’instinct a sauvé des dizaines de vies. »
Et chaque fois que l’on croise un chien d’assistance dans un aéroport, on se rappelle en silence qu’un seul aboiement peut parfois empêcher une tragédie.